Isoler un mur creux

Pour éviter les pertes de chaleur, il est préférable d’isoler la coulisse d’air lors d’une rénovation. En effet, c’est une solution d’isolation peu coûteuse, car vous ne devez rien modifier à votre façade extérieure et, à l’intérieur, vous ne devez pas craindre une perte d’espace. De plus, l’isolation ultérieure de la coulisse ne nécessite pas de permis de construire et les nuisances restent limitées.
La théorie
Qu’est-ce qu’une coulisse?
La coulisse est l’espace situé entre le mur intérieur et le mur extérieur. C’est principalement le cas dans les maisons construites avant 1980. Les habitations construites après 1980 peuvent également disposer d’une coulisse d’air, mais celle-ci est généralement isolée dès la construction.
Comment savoir si votre mur extérieur comporte une coulisse?
Inspection de la maçonnerie
Vous pouvez vérifier si votre mur possède une coulisse en inspectant les joints à la recherche de joints verticaux ouverts (stootvoegen), c’est-à-dire un joint vertical laissé ouvert tous les quelques mètres pour ventiler la coulisse située derrière ou pour évacuer l’eau.
Lorsque le mur est entièrement construit en appareil à boutisses (toutes les briques orientées avec leur côté long vers l’extérieur), cela indique souvent un mur à coulisse. Dans les anciens murs massifs, on voit généralement aussi des boutisses (les briques posées avec le petit côté visible).
L’épaisseur du mur peut également être un indice clair. Au niveau des ouvertures de fenêtres ou de portes, vous pouvez généralement mesurer facilement : un mur à coulisse est en général nettement plus épais (environ 26 cm ou plus) qu’un mur massif.
Avec une caméra ou par thermographie
Si vous souhaitez être absolument certain ou si les signes ci-dessus sont contradictoires, vous pouvez utiliser des outils supplémentaires. Avec une mini-caméra, vous pouvez regarder directement à l’intérieur du mur via une petite ouverture dans un joint, et la thermographie peut aider à analyser le schéma thermique du mur à l’aide d’images infrarouges. Ces méthodes fournissent généralement une réponse définitive, mais nécessitent du matériel supplémentaire ou l’intervention d’un spécialiste.
Post-isolation de la coulisse
L’isolation de la coulisse est prévue d’office dans les nouveaux bâtiments. Pour éviter les pertes de chaleur, il est toutefois également préférable de faire post-isoler la coulisse d’air lors d’une rénovation. En effet, c’est une solution d’isolation peu coûteuse, car vous ne devez rien modifier à votre façade extérieure et, à l’intérieur, vous ne devez pas vous inquiéter d’une perte d’espace. Pour la post-isolation de la coulisse, aucun permis d’urbanisme n’est nécessaire et les nuisances restent limitées : les travaux prennent souvent seulement un à deux jours.
Une coulisse isolée peut fortement réduire la valeur U du mur. En pratique, la consommation de gaz ou d’électricité pour le chauffage peut diminuer de 10 à 25%, en fonction du type d’habitation et des autres éléments d’isolation. La post-isolation peut également réduire les problèmes d’humidité, car le mur extérieur se refroidit moins. Mais en cas de problèmes d’humidité existants (comme l’humidité ascensionnelle, la pluie battante ou les efflorescences salines), ceux-ci doivent d’abord être résolus.
Expliqué simplement, l’espace creux entre le mur intérieur et le mur extérieur est rempli de matériau isolant. Plus loin dans l’article, nous approfondissons ce sujet.
En Flandre, l’isolation de la coulisse donne presque toujours droit à des primes, à condition que les travaux d’isolation soient réalisés par un installateur agréé. En outre, le matériau isolant utilisé doit répondre à certaines exigences techniques, telles qu’une valeur lambda minimale et un remplissage correct de toute la coulisse.
Toutes les coulisses ne peuvent pas être post-isolées
On n’isole jamais une coulisse soi-même. C’est un travail pour une entreprise spécialisée. Celle-ci déterminera d’abord si la coulisse que vous souhaitez isoler peut effectivement l’être. Avant qu’un mur à coulisse puisse être post-isolé, un inspecteur qualifié réalise une analyse de faisabilité approfondie.
La largeur de la coulisse
On vérifie d’abord que la coulisse ait une largeur d’au moins 5 cm, car ce n’est qu’à cette condition que le matériau isolant peut être injecté de manière homogène et sans ponts thermiques.
L'état des murs
Ensuite, le mur doit être constitué de deux parois en maçonnerie ou en d’autres matériaux pierreux, et il ne peut y avoir aucune isolation existante dans la coulisse. Le parement intérieur (le mur intérieur) doit également disposer d’une finition solide et étanche à l’air, afin d’éviter que de l’air chaud et humide provenant de l’intérieur ne pénètre dans la coulisse et n’y provoque de la condensation.
Enfin, il ne peut y avoir aucun problème d’humidité, de dégâts dus au gel ou de fissures structurelles, et la coulisse doit être exempte de débris ou d’autres obstacles qui pourraient empêcher un remplissage complet et uniforme.
Présence obligatoire de tirants muraux
Comme le matériau isolant est injecté sous pression, le mur doit également être suffisamment solidement ancré grâce aux tirants muraux (des éléments métalliques qui lient fermement les parois intérieure et extérieure d’un mur à coulisse). S’ils manquent, il existe un risque que la façade extérieure soit poussée vers l’extérieur par la pression de l’isolant.
Si ces tirants muraux sont absents, il est préférable d’isoler la façade par l’extérieur. Si cela n’est pas possible non plus, l’isolation doit être réalisée par l’intérieur.
La finition de la façade
Si la façade possède une finition telle que de la peinture, un enduit décoratif ou un traitement hydrofuge, celle-ci doit être suffisamment ouverte à la diffusion de vapeur afin que le mur puisse de nouveau sécher lorsqu’il devient humide. La maçonnerie elle-même doit être résistante au gel. Les briques émaillées ou glaçurées peuvent poser problème, car elles laissent passer trop peu d’humidité et peuvent donc être endommagées. Le mortier de jointoiement doit également être adapté et ne pas être sensible au gel.
L’environnement joue également un rôle
L’environnement et l’état de la façade ont aussi une influence importante. Dans les régions côtières, des règles plus strictes s’appliquent : les bâtiments plus hauts ne peuvent y être post-isolés que si un système d’isolation par l’extérieur est appliqué en même temps, car la façade serait sinon trop exposée à la pluie battante et aux conditions météorologiques extrêmes.
En outre, le mur à coulisse doit de préférence être isolé sur toute sa hauteur; dans les petits immeubles à appartements, il n’est donc pas possible de ne traiter que le rez-de-chaussée.
Avec quels matériaux
Les matériaux les plus utilisés pour la post-isolation de la coulisse sont la laine de verre, les billes de polystyrène expansé (EPS) et le PUR. Le choix du matériau dépend de divers facteurs.
Billes de polystyrène
Les billes de polystyrène, ou billes EPS, sont de petites perles de mousse expansée, liées avec une colle, qui sont injectées dans la coulisse du mur. Elles sont prétraitées afin de contenir davantage d’air, ce qui améliore leurs performances thermiques. Il existe une version blanche et une variante noire (avec du graphite), qui offre la meilleure isolation thermique. Le polystyrène est très résistant à l’humidité et convient bien aux coulisses plus étroites.
Mousse PUR
La mousse PUR est injectée sous forme liquide dans la coulisse. Elle se dilate ensuite rapidement, ce qui, en durcissant, crée une mousse isolante qui épouse la forme de la coulisse. Toutes les fentes et fissures sont ainsi parfaitement colmatées. C’est donc une bonne solution pour les coulisses présentant des irrégularités.
Laine minérale
Les flocons de laine de verre sont fabriqués à partir de verre recyclé. La laine de verre est insufflée dans le mur et offre non seulement une isolation thermique, mais aussi acoustique. Si une isolation acoustique encore meilleure est nécessaire, la laine de roche constitue une alternative. Les flocons minéraux de laine de verre s’accrochent naturellement les uns aux autres, ce qui leur permet de bien rester en place dans le mur. Cela est utile si une fenêtre doit être remplacée ou si un passage supplémentaire doit être créé dans la paroi.
Problèmes d’humidité
Un point d’attention que des recherches récentes ont mis en évidence est que, dans la pratique, des problèmes d’humidité apparaissent parfois lors de la post-isolation de coulisses avec de la laine de verre, même lorsque les prescriptions techniques sont suivies. En effet, la laine de verre est un matériau fibreux, traité pour être hydrophobe, mais qui reste néanmoins légèrement actif capillairement.
Si de l’humidité pénètre dans la coulisse à cause de la pluie battante, de défauts de construction ou d’une finition de façade non perméable à la vapeur, la laine de verre peut retenir cette humidité localement.
Cela a un impact négatif sur la valeur isolante et peut provoquer des problèmes d’humidité (par condensation). Comme la laine de verre est plus sensible à l’accumulation d’humidité dans des situations à risque, on opte ces dernières années, en rénovation, plus souvent pour des billes EPS ou de la mousse PUR, car ces matériaux absorbent moins d’humidité et comblent mieux les coulisses irrégulières.
Cela ne signifie pas que la laine de verre est « mauvaise », mais qu’elle dépend davantage de conditions correctes:
- une coulisse suffisamment large, propre et sèche;
- une façade perméable à la vapeur, permettant un séchage rapide après la pluie;
- une exposition normale aux intempéries (pas en zone côtière ni sur des façades fortement exposées);
- une mise en œuvre par un entrepreneur expérimenté, qui règle correctement la densité.
Dans la pratique
Les matériaux isolants sont injectés dans le mur à l’aide d’une machine, à travers des trous percés dans le parement extérieur. Les étapes nécessaires à une mise en œuvre correcte sont assez similaires pour tous les systèmes.
Contrôle de la coulisse et de la température
Un inspecteur qualifié se rend sur le chantier pour vérifier si le mur à coulisse est adapté ou non à une post-isolation. Pour cela, on réalise d’abord des trous de forage dans la façade et, à l’aide d’un endoscope, la coulisse fait l’objet d’une inspection approfondie.
Le jour de l’exécution, la température sur le chantier est mesurée afin de vérifier qu’elle n’est ni trop basse ni trop élevée pour permettre l’utilisation du système d’isolation prévu. L’inspecteur effectue également toutes les mesures nécessaires, afin de déterminer précisément la quantité de matériau isolant requise.
Détermination des points de forage
Un schéma de forage est établi, déterminé par le détenteur du système (la partie responsable du système d’isolation et des prescriptions associées). Par les trous de forage, un examen endoscopique est réalisé pour chaque façade. La façade entière doit être pourvue de trous avant que le remplissage ne commence, afin d’éviter que poussière et débris ne se mélangent à l’isolant.
Les joints verticaux ouverts situés en bas sont laissés libres pour permettre à l’humidité éventuellement infiltrée de s’évacuer. À travers les trous, la largeur réelle de la coulisse est mesurée, uniformément répartie sur toute la surface de la façade.
Manchettes et brosses de coulisse
Lorsque c’est nécessaire, des manchettes ou des brosses de coulisse sont installées. Elles empêchent l’isolant de pénétrer dans l’espace intérieur.
Les manchettes sont de petites gaines, généralement en plastique ou en caoutchouc, qui sont placées autour des passages existants dans la coulisse (par exemple autour de conduits de ventilation, de câbles électriques ou de conduites d’eau). Elles obturent l’espace autour du passage afin d’éviter que l’isolant ne pénètre à l’intérieur et garantissent l’étanchéité à l’air du passage.
Les brosses de coulisse sont des bandes de brosse insérées dans l’ouverture de la coulisse ou autour des fentes. Elles créent une barrière souple mais étanche qui empêche les billes d’EPS, les flocons de laine de verre ou la mousse PUR de pénétrer dans des cavités techniques ou dans l’espace intérieur. Elles sont utilisées là où une manchette ne peut pas être installée ou pour des ouvertures plus longues.
Contrôle sur place
Sur place, on vérifie d’abord que le matériau isolant répond aux exigences nécessaires et que la machine est correctement réglée. Pression et température doivent rester constantes, et lorsque la coulisse est pleine à un endroit, la machine doit s’arrêter automatiquement en cas de contre-pression.
Pour les matériaux tels que les flocons de laine de verre et les billes EPS, un test de densité ou de comportement du matériau est réalisé avant le début dans une caisse de test (aussi appelée caisse de densité). Cela permet à l’entrepreneur de vérifier si le matériau ventile correctement/s’expanse correctement (EPS + colle), si la densité requise est atteignable et si le matériau se répartit de manière uniforme.
Injection
Après le forage du schéma prescrit et le test du matériau, les compartiments de la coulisse sont remplis de matériau isolant sous pression contrôlée, à l’aide d’un compresseur professionnel.
L’injection commence en bas de la façade. Le tuyau est introduit profondément dans la coulisse puis progressivement retiré, en suivant un mouvement systématique gauche-droite ou en zigzag.
Le remplissage se fait de bas en haut, car le matériau se compacte naturellement vers le haut et l’air peut s’échapper, évitant ainsi les poches d’air ou les zones vides et réduisant fortement le risque de ponts thermiques ou de cavités. Le processus est répété trou par trou, toujours de bas en haut, jusqu’à ce que la coulisse soit entièrement et uniformément remplie.
Et après ...
Après l’isolation, tous les trous de forage sont soigneusement rebouchés avec un mortier dont la couleur, la granulométrie et le profil correspondent à la maçonnerie et au jointoiement existants, de manière à restaurer la façade tant techniquement qu’esthétiquement.
L’équipe vérifie ensuite toutes les zones sensibles, comme les caissons de volets roulants et les traversées, pour s’assurer que les éléments mobiles restent libres et qu’aucun isolant n’est entré dans les caissons ou les rails.
Bien que des manchettes ou brosses de coulisse soient installées au préalable pour éviter toute intrusion, il peut arriver que, dans des habitations plus anciennes, une petite quantité de matériau pénètre via des boîtes de prises ouvertes, des fissures ou des passages techniques; ce matériau est toujours entièrement retiré. Ainsi, la façade est correctement restaurée et la maison laissée propre et prête à l’emploi.

