Joris de vos souffle un vent nouveau dans l'entreprise familiale
Il est jeune et il en veut. Depuis le 1er janvier 2016, Joris De Vos a repris le commerce de ses parents et est ainsi la sixième génération de De Vos Schoenen. L'entrepreneuriat est clairement présent dans la famille, également chez Joris. Il a d'emblée vu grand et a doublé la surface du magasin. Outre le fait d'être une référence pour la chaussure confortable depuis des années, le magasin est désormais une adresse où vous pouvez retrouver la 'chaussure fashion'. Une combinaison dorée, d'après Joris: “Nos clients estiment précisément plaisant de trouver sous un même toit des chaussures confortables et la chaussure plus jolie."
JORIS DE VOS EN BREF
- Création: 1845
- Gérant: Joris de Vos depuis 1/1/16
- Surface magasin: 300 m²
- Principales marques: Mephisto, Floris van Bommel, Gabor, NeroGiardini
- Adresse: Rue de l'eglise 13-15 - 8420 Wenduine
- Heures d'ouverture: Hiver ma-di : 10-18 / Eté lu-di: 9-18 h
- Info étonnante: le magasin existe depuis six générations déjà
HISTORIQUE
Joris De Vos: “Officiellement, le magasin de chaussures a débuté en 1845. Autrefois, Schoenen De Vos travaillait avec de véritables cordonniers, qui fabriquaient des chaussures sur mesure. Son fils, Philip de Vos, a débuté en 1893 un magasin de chaussures au moulin à Wenduine. De là, il s'est transmis à chaque fois de père en fils, car chez les de Vos, jamais une fille n'est née. Je suis maintenant la sixième génération de Chaussures De Vos. Le nom du magasin a bel et bien changé. Celui-ci a toujours été 'Philip De Vos', mais pour montrer clairement qu'un vent nouveau souffle dans l'affaire, c'est devenu maintenant 'Joris De Vos'."
Jouer sur les boîtes à chaussures
Joris: “Toutefois, je n'ai pas toujours ressenti une envie évidente de reprendre le magasin de mes parents. Longtemps, une belle idée semblait être de parcourir le monde avec ma planche de surf. Finalement, j'ai étudié la gestion et j'ai travaillé quelques années pour le groupe Polé Polé. Cependant, l'idée a continué de me hanter, car je voyais que mes parents en ont toujours gardé une vie agréable. Ils ont dû travailler dur, mais ils sont parvenus tout de même à bien vivre. Et en définitive, j'y ai grandi également. Tous mes amis jouaient avec des Lego ou Playmobil. Je jouais avec des boîtes à chaussures. A un moment donné, mes parents m'ont demandé quels étaient précisément mes plans. Naturellement, ils ne voulaient pas consentir de lourds investissements s'ils devaient encore travailler dix ans et que je ne reprenais pas l'affaire."
"Tous mes amis jouaient avec des Lego ou Playmobil. Je jouais avec des boîtes à chaussures"
La reprise de l'affaire
Joris: “J'ai travaillé cinq ans dans le magasin et j'ai commencé à tisser des liens avec mes clients et je trouvais cela très plaisant. Depuis le 1er janvier 2016, j'ai repris l'affaire et je suis devenu le gérant officiellement. Je suis le premier 'De Vos' à le faire seul. Autrefois, le magasin était toujours dirigé par des couples, comme mes parents et mes grands-parents. Je le fais sans mon amie. Elle est docteur spécialisé et vit sa propre vie. Je n'attends pas à ce qu'elle abandonne totalement ses rêves pour m'assister dans le magasin. De plus, ceci peut être un avantage. J'apprécie d'être mon propre patron et si elle devait rejoindre l'affaire, ce ne serait plus le cas (rires)."
L'OFFRE
Joris: “Les trois dernières générations ont misé sur les chaussures confort dans leur offre. Pour moi, poursuivre était une étape logique. Si vous vendez pendant quarante ans des marques de chaussures confortables, vous ne pouvez pas arrêter tout de go. Notre clientèle attitrée nous fait confiance sur ce point. Mais ce que j'ai fait, c'est reprendre davantage de 'chaussures fashion' dans l'offre. J'ai une collection étendue de modèles de Floris van Bommel. Bel et bien avec un sentiment d'incertitude, parce que nous allions peut-être nous faire du tort et que la vente confort serait stoppée. Mais cela n'était pas du tout notre cas. Nos clients estiment justement plaisant de trouver chez nous des chaussures confort et des chaussures plus jolies sous un seul toit."
Nombre de marques limité
Joris: “Nous avons toujours eu un nombre limité de marques dans notre offre. Mon principe est plutôt d'avoir une dizaine de marques avec un grand nombre de modèles, au lieu de cinquante marques en proposant à chaque fois quelques modèles. Il y a toujours de l'espace pour inclure de nouvelles marques, et je l'ai fait avec NeroGiardini pour les dames. Parmi nos marques attitrées, nous jouons aussi sur les tendances telles que les sneakers."
CLIENTS
Joris: “Notre clientèle est pour une très grande part fidèle. Les gens viennent chez nous de génération en génération, le grand-père avec son petit-fils, et bien des années plus tard, ce petit-fils avec ses enfants. Très beau à voir! 15% de mes clients viennent de Wenduine, Le Coq et Blankenberge. Le reste est constitué surtout de personnes ayant une seconde résidence au Luxembourg, aux Pays-Bas et en France, et le reste de la Belgique."
MAGASIN A LA COTE
Joris: “Un magasin de chaussures à la côte est différent des magasins de chaussures situés à l'intérieur du pays. A la côte, nous sommes souvent très avant-gardistes, pas sur le plan de la mode et des tendances, mais en matière de présentation des collections. Nous commençons plus tôt avec les nouvelles collections et plus tard avec les soldes. C'est ainsi que nous plaçons déjà les chaussures d'été dans l'étalage en janvier-février, ce qui est très fou, car les températures sont les plus froides. Nous le faisons sciemment, car nous devons déjà avoir connu notre période de pointe vers les vacances de Pâques. Si nous ne l'avons pas, la situation ne s'améliorera pas. Un phénomène que les gens veulent et qu'ils acceptent donc parfaitement."
CONCURRENCE
Joris: “J'essaie de me différencier de la concurrence par notre service. Nous le faisons par notre présence dans le magasin. Je pourrais choisir de confier la gestion du magasin à des vendeuses, mais je ne le veux pas. Je trouve que c'est justement très bien, car c'est ce lien spécifique qui fait revenir les clients."
TRAVAUX DE RENOVATION
Voir grand
Joris: “Quand ils ont repris le magasin, mes parents ont effectué d'énormes travaux de rénovation dont ils ont longtemps profité. Après toutes ces années, l'intérieur du magasin avait quelque peu vieilli et devait être sérieusement rafraîchi. Pour moi, le statu quo équivaut à reculer, aussi j'ai d'emblée vu grand. Nous avons pu acheter l'immeuble commercial à côté et doubler ainsi la surface. Les deux bâtiments sont entièrement démolis et nous y avons placé une nouvelle construction. De la première brique aux dernières finitions dans le magasin, huit mois se sont écoulés. Il le fallait bien, car je voulais être ouvert le 2 juillet. Je suis énormément fier que cela a réussi."
Choix des matériaux
Joris: “Pour décider de l'aspect du magasin, j'ai d'abord bien regardé qui était notre clientèle. Chez nous, c'est un beau mélange de tous les âges. Nous ne devions donc pas choisir un magasin très épuré avec un look industriel. Je voulais veiller à ce que cela devienne un magasin très chaleureux où chacun se sent bien. Mais je voulais aussi que ce soit moderne et épuré pour la génération plus jeune. J'ai donc beaucoup volé avec mes yeux dans d'autres magasins et j'en ai fait ma propre interprétation. Mon architecte d'intérieur m'a surtout guidé dans les choix de matériaux. Je voulais avoir du parquet dans le magasin, mais le nôtre devait résister aux éléments tenaces comme des grains de sable."
Période transitoire
Joris: “Pour surmonter la période des travaux de transformation, nous avons ouvert un pop-up quelques maisons plus loin. Nous ne laissons pas nos clients en rade et ils ont pu suivre de près le progrès du nouveau magasin via un écran TV. Sans ce pop-up, le magasin n'aurait pas survécu. Par conséquent, il était vital d'avoir des recettes permanentes durant ces huit mois."
Nouveaux clients
Joris: “Les transformations ont fait en sorte que nous avons attiré de nouveaux clients. C'était aussi le but bien entendu. Nous avons eu des gens qui ont dit ne jamais être entrés, bien qu'ils se rendent depuis toujours à Wenduine. Le magasin attire donc beaucoup de personnes."
"Notre étalage agit comme un entonnoir. Comme l'étalage n'est pas d'emblée face au trottoir, ils sont littéralement aspirés dans l'étalage et vous aboutissez dans un cocon agréable"
Etalage
Joris: “Ceci découle également de notre étalage. Nous avons choisi un espace d'étalage de pas moins de 36 mètres courants. Nous le dénommons nos deux magasins. Le magasin à l'intérieur est le magasin quand nous sommes ouverts, l'étalage quand nous sommes fermés. Les gens peuvent regarder dans notre étalage ce qu'ils trouvent joli, et revenir le lendemain. Notre étalage agit comme un entonnoir. Comme l'étalage n'est pas d'emblée face au trottoir, ils sont littéralement aspirés dans l'étalage et vous aboutissez dans un cocon agréable."
Erreurs
Joris: “Pendant les transformations, les erreurs ont été nombreuses. De nombreuses personnes ont dit que je ne respecterais jamais ma date limite, mais j'ai quand même gagné bien des paris (rires). Nous étions entièrement prêts sans devoir continuer le travail la nuit et j'ai même encore pu regarder le match de football des Diables Rouges. En cas de problèmes, nous avons cherché d'emblée des solutions et l'ambiance entre les ouvriers des différentes entreprises était aussi très bonne. J'ai trouvé que le plus difficile de tout le processus était l'attente. Je suis quelqu'un qui n'a absolument aucune patience."
L'AVENIR
Joris: “Mon rêve est de pouvoir dire plus tard que j'ai eu une belle carrière sans soucis. Que je peux continuer de croître, avec ou sans magasins supplémentaires. Et peut-être que si j'ai des enfants un jour, ils reprendront le magasin, de telle sorte que l'affaire peut encore rester dans la famille pour quelques générations."